Attention je m'attaque ce soir à un "daron" de la console HD de Microsoft, le maître étalon graphique de la Xbox 360, la "killer app" d'Epic Games, un jeu attendu, mais un bon jeu? En grande partie oui, mais je vais tout de même nuancer mon propos, je vous invite donc à lire mon test de Gears of War 2!

 

Geow2, qu'est ce que j'en ai entendu parler, moi qui n'avais qu'une PS3. Combien de fois j'ai entendu d'éloges à son sujet. Il était donc inévitable, après avoir gagné une Xbox360, de me le procurer, et ce dans sa version collector. Après avoir terminé le jeu en solo, et être presque à la fin en coop avec mon frérot, je pense que je peux aujourd'hui donner mon humble impression sur cette exclue d'Epic. 

Gears of War 2 m'a tout d'abord impressionné par son scénario. En effet je ne m'attendais pas à découvrir un univers aussi intéressant, avec une écriture empruntée à nombre de contes fantastiques. Voyage au Centre de la Terre, Pinocchio.. toute une série de métaphores agréables à suivre dans ce pastiche de la Seconde Guerre Mondiale. Car malheureusement, l'univers graphique et science-fictionnel de GeoW2 ne parvient pas à dissimuler les codes de l'Histoire, où la cité de Jacinto représente l'Angleterre de Churchill, avec ce plan incroyable de l'Axe voulant faire couler la perfide Albion en perçant son sous-sol... On peut également évoquer les camps de concentration, ou cet Ennemi à deux faces susceptible de se scinder.. Bref je dois avouer ma déception face à cette narration peu inspirée, d'autant plus que l'univers original est particulièrement accrocheur.

Mais au final, que retenir de l'histoire de ce deuxième opus? Et bien pas grand chose! Car malgré un enchaînement des situations effréné, le jeu en raconte énormément, sans jamais rien approfondir. Vous arrivez à un arc narratif, une intrigue mystérieuse se tisse... Puis plus rien, plus jamais on ne vous en reparle.. Et ça se produit tout le temps. Au final, on se retrouve avec une histoire qui pose les bases de l'épisode suivant, c'est beaucoup trop léger pour un jeu de cette envergure.

Evidemment, la majorité des joueurs ne cherchent pas de subtilité scénaristique dans un tel jeu, ils veulent de l'action frénétique qui tâche, un trip bourrin et jouissif, à apprécier en se plongeant dans des hectolitres de sang frais. Sur ce point, le jeu est presque irréprochable. L'action est prenante, le système de couverture est au point, le système de recharge est excellent, et vos ennemis sont assez variés pour vous tenir un alerte et renouveler votre stratégie. Geow2 est un jeu qui ne frustre pas, c'est un plaisir simple, viscéral, primitif. On pourrait reprocher certains level design de merde avec des couvertures "posées là" qui gâchent l'immersion dans de sublimes décors.

Le temps d'attaquer la partie technique, avec ce fameux Unreal Engine 3 revisité par ses créateurs. Que dire... Comme dirait un certain Poulpe, c'est "mi figue mi raisin". D'un côté on vous offre des arrières plans de taré de la vie, des décors sublimes dans leur design, l'ambiance et la magie qu'il s'en dégage.. Mais on pourra aussi observer une certaine simplicité par moment, dans des couloirs, des arrêtes un peu grossières qui ternissent légèrement l'immersion. Mais en toute objectivité, il y a des lieux qui vous coupent le souffle, par leur design, et une utilisation du moteur qui vous donne vraiment l'impression d'y être. Les artistes d'Epic s'en sont donnés à coeur joie, nous montrant s'il fallait encore le prouver, que sans créativité, un moteur ne peut pas donner grand chose.

 

Et en terme de créativité, le gameplay de GeoW2 est on ne peut plus généreux, les phases sont variées, avec des véhicules, du rail shooting, des moments de pure jubilation destructrice.. Une aventure rythmée ET variée, un mélange souvent gagnant. Une variété qu'on retrouve dans l'arsenal proposé, qui n'explose pas pour autant les quotas du genre, mais c'est sans grande importance, puisque l'arme de base restera l'arme de prédilection de bon nombre d'entre nous (le combo tronçogun + sniper... idéal). Vis à vis des Boss on pourra être déçu par le manque de challenge proposé, d'autant plus étrange qu'au final on se souviendra plus de certaines scènes secondaires que des combats de Boss. 

Pour finir, coup de gueule sur le CD Bonus aussi léger qu'une bière sans alcool, avec des makings of sans sous titres... Ne reste que l'artbook et la photo de Dom à se mettre sous la dent.. Moyen.

Gears of War 2 est un bon jeu d'action, un TPS bien calibré qui défoule, qui vous injecte votre dose d'adrénaline avec une facilité bien américaine. Cependant, la pauvreté du scénario face à la portée de l'univers, le ton à double tranchant qui fait se contraster des scènes de délire avec des scènes poignantes... Le relatif classicisme du gameplay, font que j'ai apprécié l'expérience sans être transcendé. J'ai aimé jouer à Geow2, j'ai aimé chercher les documents, admirer la beauté de certains décors, découper en deux les méchants locustes.. Mais je devais en attendre certainement plus... Comme quoi c'est jamais bon de baver sur le jardin du voisin, il est pas forcément plus vert  que le notre.